Voici pour vous guider les grandes lignes du Jazz depuis ces débuts jusque nos jours (voir Wikipédia)
Les sources du jazz
Le jazz est apparu aux Etats-Unis , en Louisiane, précisément à la Nouvelle-Orléans, à la fin du xixe siècle ou au début du xxe siècle selon les sources[réf. nécessaire]. Il est le fruit du métissage entre la culture européenne importée par les colons français, allemands, espagnols et irlandais et celle du peuple noir américain issu de l’esclavage.
L’une des principales influences du jazz, outre les chants religieux (negro spirituals, puis gospel songs) et les work songs (chants de travail des esclaves dans les plantations de coton) fut le blues, une musique rurale qui évolua avec la migration des populations noires vers les grandes agglomérations, à la fin du xixe siècle.
Parmi les premiers musiciens de jazz, nombreux étaient ceux qui vivaient de leur prestation dans de petites fanfares ; les instruments de ces groupes devinrent les instruments de base du jazz : cuivres, instruments à anches et batterie.
La fin de la guerre civile, et les surplus d’instruments de musique militaire qu’elle entraîna, ne fit qu’amplifier le mouvement. Les premiers jazz bands utilisaient fréquemment la structure et le rythme des marches, qui étaient le type de musique de concert le plus courant à l’époque.
Malgré ses racines populaires, on trouve parmi les créateurs du jazz des musiciens de formation classique, tels que Lorenzo Tio ou Scott Joplin (pianiste de ragtime dans un hôtel qui composait en même temps un opéra – ce qui montre bien toutes les influences dont a pu hériter le jazz à cette époque).
Un événement important dans le développement du jazz fut le durcissement des lois Jim Crow sur la ségrégation raciale en Louisiane, dans les années 1890. Les musiciens professionnels de couleur ne furent plus autorisés à se produire en compagnie de musiciens blancs ; en revanche, ils trouvèrent facilement du travail parmi les fanfares et les orchestres noirs, qu’ils firent profiter de leur expérience de conservatoire.
À l’aube de la Première Guerre mondiale, on assista à une libéralisation des coutumes. Des salles de danse, des clubs et des salons de thé ouvrirent leurs portes dans les villes, et des danses noires telles que le cakewalk et le shimmy furent peu à peu adoptées par le public blanc, principalement les jeunes (les flappers). Ces danses apparurent tout d’abord lors de spectacles de vaudeville, puis lors de démonstrations de danse dans les clubs.
La plupart du temps, la musique de ces danses n’avait rien à voir avec le jazz, mais c’était une musique nouvelle, et l’engouement pour cette nouvelle musique expliquait l’engouement pour une certaine forme de jazz. Des compositeurs célèbres tels qu’Irving Berlin s’essayèrent alors au jazz, mais ils n’utilisaient que rarement cet attribut qui est la seconde nature du jazz : le rythme. Néanmoins, rien ne popularisa plus le jazz que le titre d’Irving Berlin Alexander’s Ragtime Band (1911). Son succès fut tel qu’on l’entendit jusqu’à Vienne.
La naissance officielle
L’apparition des phonographes permit la diffusion de cette nouvelle musique. C’est l’enregistrement du premier disque en 1917 par l’Original Dixieland Jass Band (ironiquement un orchestre de musiciens blancs) qui marque la naissance officielle du jazz. Notons qu’avant la généralisation du phonographe, il a été enregistré de nombreux morceaux avec le piano mécanique. Ainsi a-t-on gardé de nombreux rouleaux de Scott Joplin.
King Oliver a été le chef d’un premier orchestre important, le « Creole Jazz Band » dont fera partie Louis Armstrong. Jelly Roll Morton a su transformer la musique de ragtime en jazz et il a enregistré avec ses « Red Hot Peppers » (qui comprenaient les meilleurs musiciens de Chicago) des chefs d’œuvres. Lors de quelques enregistrements spécifiquement destinés au public noir (les race records) Louis Armstrong amena une première évolution décisive du jazz : il jouait avec un orchestre typique de La Nouvelle-Orléans, ces orchestres où tous les musiciens improvisent simultanément. Mais Louis était un improvisateur hors pair, capable de créer des variations infinies à partir d’un même thème. Ses musiciens l’imitèrent, non plus tous en même temps, mais chacun leur tour. C’est ainsi que le jazz devint une forme de musique en solo. (voir Jazz Nouvelle-Orléans).
L’apparition des salles de danse influença le milieu du jazz de deux façons : les musiciens se firent plus nombreux, puisqu’ils commençaient à pouvoir vivre de leur musique, et le jazz – comme toutes les musiques populaires des années 1920 – adopta le rythme 4/4 de la musique de danse.
L’époque du swing
Au milieu des années 1920 jusqu’à l’avènement du bebop dans les années 1940, on a vu l’essor d’un courant musical appelé l’« ère des big bands », « époque du swing », « swing », ou la période de middle jazz(jazz du « milieu »). Il est surtout caractérisé par le développement des grands orchestres et big bands et du swing.
Lors des années 1920, la prohibition de la vente de boissons alcoolisées aux États-Unis a fermé les bars et les cabarets légaux. Mais ils furent rapidement remplacés par des bars clandestins où les clients venaient boire et écouter de la musique. Les airs que l’on y entendait demeuraient un mélange de styles – des morceaux de danse à la mode, des chansons récentes, des airs extraits de spectacles. Ce qu’un trompettiste surnomma un jour « Businessman’s bounce music ».
Cette période marqua la naissance de l’orchestre de Duke Ellington, au Cotton Club, ainsi que de l’orchestre de Count Basie, formé à partir de plusieurs groupes de Kansas City. La danse évolua avec la musique, ainsi naquit au début des années 1930 dans la communauté noire-américaine le Lindy Hop (ou Jitterbug) qui devint un phénomène national dès 1935, avec la popularisation des big bands blancs avec en particulier Benny Goodman.
Les premiers développements du jazz subirent l’influence de la ségrégation raciale, qui était alors très forte aux États-Unis. Les innovations, apportées principalement par les musiciens noirs des clubs, étaient enregistrées par des musiciens blancs, qui avaient tendance à donner au jazz des rythmes et des harmoniques orthodoxes. La lente dissolution de la ségrégation raciale s’amorça au milieu des années 1930, quandBenny Goodman engagea le pianiste Teddy Wilson, le vibraphoniste Lionel Hampton et le guitariste Charlie Christian pour qu’ils se joignent à de petits groupes et à son big band. Au milieu des années 1930, la popularité du swing et des big bands était à son sommet, transformant en stars des musiciens tels que Glenn Miller ou Duke Ellington.
Une variante du swing, nommée « Jump Blues », devança – par certains aspects – le rhythm and blues et le rock and roll. Elle n’était pas jouée par des big bands, mais plutôt par de petits groupes, et utilisait les progressions d’accords habituelles du blues avec un tempo plus rapide. Une autre variation, le boogie-woogie, utilisait un rythme doublé, c’est-à-dire que la section rythmique jouait « eight to the bar », huit temps par mesure à la place de quatre. Big Joe Turner, un chanteur de Kansas City qui travaillait avec les orchestres de swing des années 1930 – tels que l’orchestre de Count Basie – devint une star du boogie-woogie dans les années 1940, et fut l’un des précurseurs du rock and roll dans les années 1950, notamment avec son titre Shake, Rattle and Roll.
La révolution be-bop
Dans les années 1940, plus précisément 1944-1949, de nombreux musiciens d’orchestre se lassent de la rigidité des big bands et de la structure swing. Ils se réunissent (after hours) en petits groupes après les concerts ou les sessions d’enregistrement avec des orchestres plus importants et laissent libre cours à leur virtuosité sur des rythmes très appuyés. C’est la naissance du be-bop qui marque une évolution importante axée sur l’habileté technique des musiciens et une plus grande complexité rythmique et harmonique, amenée entre autres par le saxophoniste Charlie Parker (surnommé Bird), le trompettiste Dizzy Gillespie et le pianiste Thelonious Monk. Ce fut un changement majeur pour le jazz.
Avec Birth of the Cool, le trompettiste Miles Davis, qui avait longtemps travaillé avec Charlie Parker, cherche à revenir à une musique plus apaisée et plus accessible. C’est la naissance du mouvement « cool » qui connaîtra un succès particulier auprès des musiciens de la West Coast, et dont l’un des principaux représentants est le saxophoniste ténor Stan Getz et le trompettiste Chet Baker. En 1959, Miles Davis crée une nouvelle fois l’événement avec Kind of Blue qui pose les fondements du jazz modal où la structure harmonique des morceaux était encore beaucoup plus libre qu’auparavant, qui souvent ne se basaient que sur quelques accords de piano et de basse.
Le hard bop est une tentative de rendre le bebop plus accessible au grand public, en y incorporant des influences venues de la soul, du gospel et du blues1. Une belle illustration de ce style est le quintet des Jazz Messengers fondé par le batteur Art Blakey avec, pour la première formation Benny Golson au saxophone ténor, Lee Morgan à la trompette, Bobby Timmons au piano et Jymie Merrit à la contrebasse.
Le free jazz
À la fin des années 1950, John Coltrane et Ornette Coleman ouvrent la voie au free jazz, illustré par Archie Shepp, Albert Ayler, Pharoah Sanders, L’Art Ensemble of Chicago et de nombreux autres.
Jazz latin
Il existe deux variétés principales de jazz latin : le jazz afro-cubain et le jazz influencé par les styles brésiliens.
Le jazz afro-cubain était joué aux États-Unis pendant les années 1950, surtout après la mort de Charlie Parker. Les musiciens bop comme Dizzy Gillespie et Billy Taylor ont commencé des groupes qui utilisent les styles Afro-cubain des artistes cubains comme Tito Puente, Mario Bauza, et Chano Pozo.
La bossa nova, en portugais, est un style musical qui mélange les influences de jazz, samba, musique classique, et musique populaire. La bossa nova était popularisée par João Gilberto et Antonio Carlos Jobim au Brésil ; au commencement des années 1960, la bossa nova remporta un succès planétaire avec la chanson A Garota de Ipanema (The Girl from Ipanema, en anglais). Par la suite, les styles latins comme la bossa nova et le samba sont devenus une partie intégrale du vocabulaire musical du jazz.
Fusion : le mélange de jazz et rock
Environ dix ans après l’avènement du rock and roll, la forme hybride du jazz-rock fusion apparaît vers 1968 avec Miles Davis, qui publie les albums In a Silent Way et Bitches Brew, mais aussi avec Frank Zappa qui publie le célèbrissime Hot Rats en 1969. Quelques groupes importants du style fusion sont : Chick Corea avec son groupe Return to Forever ; le batteur Tony Williams et son groupe Lifetime (avec John McLaughlin et Larry Young en 1969 plus Jack Bruce en 1970) ; Herbie Hancock et entre autres son album “Head Hunters” qui donnera le groupe les Headhunters qui continuera sa route sans le fameux pianiste; John McLaughlin et le Mahavishnu Orchestra ; Soft Machine ; thePat Metheny Group ; et le groupe Weather Report. En France, des groupes majeurs de jazz-rock fusion sont Magma, Tryphon, STS, Sixun,Surya, et Atoll.
Quelques uns des bassistes importants de l’ère de jazz-rock fusion sont Alain Caron, Stanley Clarke, et Jaco Pastorius. Des batteurs importants, parmi d’autres, Dave Weckl et Tony Williams. Pour les claviers, les joueurs importants sont Joe Zawinul, Chick Corea, et Herbie Hancock. Pour la guitare, John McLaughlin, Pat Metheny et Mike Stern. Pour la trompette, Herb Alpert, Randy Brecker, et Miles Davis. Un joueur de saxophone qui a beaucoup influencé l’ère du jazz-rock fusion est Wayne Shorter mais également Michael Brecker au style, et virtuosité incomparables . Deux violonistes du style jazz-fusion, qui jouent sur des instruments amplifiés, sont Didier Lockwood et Jean-Luc Ponty.
1980 à aujourd’hui, l’éclatement
Néanmoins, les amateurs de jazz sont beaucoup moins nombreux, et divisés entre les plus âgés, préférant le jazz traditionnel, un petit noyau de musiciens et de fans plus intéressés par un jazz moderne plus expérimental, et un groupe en constante évolution de musiciens mélangeant les différents types de jazz avec des genres musicaux contemporains, formant des styles différentes.
Quelques courants mêlant jazz et musiques plus populaires sont apparus dans les années 1980. L’identification claire de ces courants par un nom n’est pas le signe d’une quelconque vitalité, ou importance en nombre de musiciens, mais bien une technique commerciale, qui selon certains musiciens dénaturent la nature du jazz2.
- L’acid jazz de la fin des années 1980 et des années 1990 mélange des éléments de jazz avec les styles disco des années 1970. L’acid swing des années 1990 combine les styles des big bands des années 1940 avec des sons plus rapides et plus agressifs de batterie et deguitare rock.
- Le smooth jazz des années 1980 est une variante très accessible du jazz, mêlant des sonorités douces (smooth : doux, lisse en anglais) au côté très ‘Jam’ du jazz. Plus souvent instrumental que chanté, il utilise souvent divers synthétiseurs, accompagnée d’une mélodie par un instrument jouant en solo. Le smooth jazz est très vendeur aux États-Unis, mais aussi très controversé, parce que considéré par les amateurs de jazz comme pauvre musicalement et uniquement commercial.
La majorité des musiciens considèrent cependant qu’ils jouent « du jazz », malgré l’extrême diversité des musiques que l’on classe désormais sous ce nom. Il est aujourd’hui illusoire de pouvoir identifier divers courants dans le jazz moderne, ce sont essentiellement des personnalités qui émergent. Quelques tendances sont toutefois perceptibles :
- Une tendance revivaliste, surtout active aux États-Unis, et dont la figure de proue est généralement identifiée comme étant Wynton Marsalis. C’est une génération de jeunes musiciens, généralement dotés d’une technique irréprochable, et très conscients et respectueux de l’héritage du jazz classique des années 1930-1950. Représentants: Wynton Marsalis, Cyrus Chestnut, Bill Charlap, Roy Hargrove,Nicholas Payton…
- Une tendance « européenne », marquée par la maison de disques ECM. Sous l’impulsion, entre autres, de Jan Garbarek, John Surman,Egberto Gismonti, mais aussi de musiciens américains comme Ralph Towner ou Bill Frisell, s’amorce dès les années 1970 une tendance où le rythme est beaucoup moins prédominant, au profit d’une grande place donnée à la mélodie, et à l’expressivité. Cette musique intègre l’héritage du free jazz, tout en possédant une structure généralement plus classique. Elle s’inspire aussi de la musique contemporaine ou des musiques du monde.
Jazz manouche
Le
jazz manouche (“Gypsy jazz” en anglais) est un style de jazz né en France dans les années 1930, considéré comme ayant été inventé par
Django Reinhardt et
Stéphane Grappelli, leaders du
Quintette du Hot Club de France, sans oublier l’Accordéoniste Gus Viseur membre lui aussi du Hot Club de France et créateur de la Valse Swing. Dans sa forme originelle, il se caractérise par l’absence de percussions et de cuivres, une section rythmique assurée par deux guitares “
manouches” et une contrebasse, ainsi qu’un violon. Le jazz manouche témoigne des apports stylistiques des musiques gitanes et d’Europe centrale ainsi que du
musette et de la
chanson française dans le jazz qui débarque des
États-Unis en Europe dès 1932. Les solistes de ce style sont connus pour leur grande
virtuosité.
La relève du style manouche a tout d’abord été prise par ceux qui côtoyaient Django, c’est-à-dire entre autres la famille Ferret dont les représentants actuels sont Boulou Ferré et Elios Ferré. La musique manouche existait avant Django ; mais ce dernier, en introduisant le jazz dans la culture manouche, a réussi à créer un nouveau folklore. Les musiciens manouches lui vouent un véritable culte, dont la célébration se concrétise par un festival qui a lieu tous les ans à Samois-sur-Seine en Seine-et-Marne, vers fin juin, où l’on va même jouer sur la tombe de Django pour lui rendre hommage.
Le Jazz manouche
Le jazz manouche est revenu devant le grand public au milieu des années 1990 grâce à des artistes comme Angelo Debarre, Raphaël Faÿs, Romane, Moreno et Joscho Stephan. On peut également citer un certain nombre d’artistes qui se situent plus ou moins dans l’esprit du jazz manouche : Stochelo Rosenberg, Biréli Lagrène, Romane, Richard Manetti, Raphaël Faÿs, Jimmy Rosenberg, Tchavolo Schmitt, Angelo Debarre, Boulou Ferré et Elios Ferré, Serge Krief, Dorado Schmitt, David Reinhardt, Emmanuel Kassimo,Dario Pinelli, Christophe Lartilleux, Christian Escoudé, Borruto Family, Sébastien Giniaux, Ninine Garcia, Francis Alfred Moerman etc. D’autres artistes, de variété cette fois, tels que Sanseverino et Thomas Dutronc s’inspirent du jazz manouche ou plutôt de la musique manouche.